Construire ensemble la medtech valley : coup d'envoi réussi !
Comment faire en sorte que les technologies médicales prometteuses percent plus rapidement dans notre pays ? C'est autour de cette question que nous avons réuni 130 "défenseurs de l'innovation" à Vilvorde au début du mois d'octobre. Nous l'avons fait en collaboration avec les clusters régionaux BioWin, lifetech.brussels et Medvia et avec le soutien d'autres acteurs clés du secteur belge des soins de santé.
C'est une erreur que beaucoup d'entrepreneurs expérimentés reconnaiteront : vous avez une idée fantastique et vous pensez qu'une fois que vous aurez réussi à la transformer en une technologie médicale tangible, le reste suivra automatiquement. Malheureusement, rien n'est plus faux.
Aussi prometteuses soient-elles, de nombreuses technologies médicales belges ne parviennent pas, ou très difficilement, à s'imposer dans la pratique. Et à y faire ce pour quoi elles ont été conçues : faire la différence pour les patients et les prestataires de soins de santé.
Occasions manquées
Si la technologie n'arrive pas à s'imposer sur le marché, c'estavant tout regrettable pour les entrepreneurs et les entreprises concernés. Mais c'est aussi une occasion manquée pour les patients et les prestataires de soins de santé qui auraient pu être aidés avec la technologie en question. Et pour les autorités qui voient L'innovation dans les soins de santé évoluer moins vite que possible
Les raisons de ce passage difficile à la pratique sont nombreuses. Elles concernent les mécanismes de financement, l'organisation de nos soins, les défis liés à l’implémentation l'évaluation de la valeur ajoutée des solutions, l'implication des patients et des soignants dans le développement des solutions, et j'en passe.
Trajet commun
La complexité et l'imbrication des facteurs font que les solutions structurelles passent nécessairement par la collaboration. Entre les entreprises de technologies médicales elles-mêmes. Et entre le secteur des technologies médicales et les autres parties prenantes : autorités, prestataires et organisations de soins de santé, patients, compagnies d'assurance maladie, etc.
C'est à partir de ce constat qu'est née l'idée d'unir les forces de beMedTech avec les clusters régionaux BioWin, lifetech.brussels et Medvia. Agoria, Voka Health Community, imec.istart et Covartim ont également rejoint l'initiative.
Marnix Denys: « Pour pourvoir se développer durablement Une connaissance et des contact au niveau politiques sont nécessaires. »
Marnix Denys, directeur général de beMedTech : "De nombreuses organisations aident les entreprises à se développer. Nous aidons principalement les entreprises sur le plan des aspects politiques. Ces deux mondes peuvent sembler distincts, mais ce n'est pas du tout le cas. Une croissance durable nécessite des connaissances et des contacts au niveau politique. Avec cette initiative, nous réunissons ces deux facettes".
Le 3 octobre 2023, le coup d'envoi a été donné à Living Tomorrow avec pas moins de 130 défenseurs de l'innovation issus de différentes entreprises. Au programme du jour, home market success, les formes actuelles de financement des technologies médicales en Belgique et les défis qu'elles posent, les expériences récentes des entreprises qui ont demandé un financement, un regard sur nos pays voisins...
En route pour la medtech valley
Un premier workshop est prévu le 23 novembre 2023. Les participants y examineront ensemble les solutions possibles pour accélérer la percée de technologies médicales prometteuses dans notre pays. Un deuxième workshop suivra le 12 décembre 2023.
Nous transformerons ensuite les résultats de ces deux workshop en un livre blanc contenant des recommandations politiques. L'objectif : collaborer avec toutes les parties prenantes pour créer une medtech valley dans notre pays, qui profitera aux patients, aux prestataires de soins de santé, aux entreprises et aux citoyens belges.
Deux options pour la Belgique : le numéro un ou la lanterne rouge
L'une des histoires vécues abordées le 3 octobre était celle de Byteflies. Hans Danneels, cofondateur et co-PDG, nous a parlé de son expérience avec l’implémentation des solutions de surveillance à domicile de Byteflies.
Une citation que nous aimerions souligner ici : "Si la Belgique n'est pas le premier pays, elle sera le dernier".
Petite et complexe
La Belgique est un marché si petit avec un système si complexe que si les entreprises ne parviennent pas à y introduire rapidement leur technologie, elles se tournent vers d'autres pays où les marchés sont plus vastes et/ou les réglementations plus simples.
Étant donné que la Belgique obtient un « mauvais » score sur ces deux points, elle ne devient pas le numéro deux du classement. Nous devenons en revanche "dernier". Et c'est là que les prestataires de soins de santé et les patients sont finalement perdants.
"Bien sûr, nous ne pouvons pas faire grand-chose en ce qui concerne la taille de notre marché", a déclaré M. Danneels. "Mais nous pouvons contrôler les réglementations. Ce n'est qu'en rendant les choses aussi claires et simples que possible pour les entreprises que nous pourrons continuer à apporter rapidement des technologies médicales précieuses aux patients belges.
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December 4, 2025
Assemblée générale nouvelle formule : réunir pour mieux collaborer
Une salle comble, des interventions inspirantes et des contacts fructueux : notre assemblée générale « nouvelle formule » est manifestement appréciée. Le 18 novembre, les membres de beMedTech, les Connect Partners et les parties prenantes se sont réunis chez PwC Belgium à Diegem. Après la partie statutaire réservée aux membres, la session plénière était consacrée à l’IA « acceptable » dans les soins de santé : comment faire en sorte que les prestataires de soins et les patients acceptent réellement l’intelligence artificielle ?
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L’IA n’est pas un simple mot à la mode dans le medtech, elle fait partie de notre ADN depuis des années. C’est ce qu’a rappelé notre managing director Sabrina Suetens dans son mot d’accueil de la partie non statutaire de notre assemblée générale. « Saisissons les opportunités que l’IA rend possibles dans les soins de santé, tout en assumant les responsabilités qui y sont liées. La technologie évolue à la vitesse de la lumière. Nous devons veiller à ce que notre boussole éthique et notre approche centrée sur l’humain puissent suivre. »
10 nouveaux membres beMedTech
Sur ces mots, Sabrina a donné le coup d’envoi de la partie plénière de l’assemblée générale. Dans la partie statutaire qui la précédait, l’adhésion de 10 nouveaux membres a notamment été approuvée, portant à 180 le nombre d’entreprises que nous rassemblons. Trois nouveaux Connect Partners nous ont également rejoints. Il s’agit d’entreprises non-medtech qui contribuent indirectement aux technologies médicales et partagent leur expertise avec les membres de notre fédération.
Car travailler ensemble commence par se rassembler. Et nous considérons cela comme l’une de nos missions essentielles : soutenir et nourrir un écosystème solide, afin de relever ensemble les défis complexes des soins de santé. Ce n’est pas un hasard si #StrongerTogether est une devise que nous aimons répéter.
Notre assemblée générale a lieu deux fois par an, en mai et en novembre. Depuis novembre 2024, nous avons adopté une nouvelle approche, avec, à côté d’une partie à huis clos pour les membres, un volet qui rassemble un groupe diversifié de parties prenantes pour dialoguer entre elles et avec nos membres : décideurs politiques, professionnels de la santé, patients et représentants de l’administration.
« Nous tenons à inviter systématiquement des intervenants et des panélistes pertinents, afin de lancer le débat et d’apporter des éclairages de qualité », explique Sabrina Suetens.
Lors de la première assemblée générale « nouvelle formule » en novembre 2024, le témoignage de la hockeyeuse et patiente atteinte de SEP Aisling D’Hooghe a profondément ému l’auditoire. En mai 2025, nous étions accueillis dans les impressionnantes installations de l’Orsi Academy d’Alex Mottrie.
La pensée critique maintient l’humain au cœur des soins, même à l’ère de l’IA
« Si l’IA est acceptée dans les soins de santé, elle pourra l’être partout, car il n’existe aucun autre secteur à la fois aussi réglementé et aussi humain. » C’est ce qu’a déclaré le « healthnerd » Tom Braekeleirs dans sa keynote « The Why, the Wow and the Well of AI in health ». Mais si l’IA acceptable est la réponse, quelle est alors la question ? Pour Tom Braekeleirs, c’est la pensée critique qui permet de garder l’humain au centre des soins, même si l’IA effectuera bientôt une grande partie du travail. (Tom Braekeleirs vient de publier un livre sur l’IA acceptable.)
Un débat aux angles de vue multiples
Le débat entre parties prenantes a approfondi ce thème, avec des experts qui ont mis en lumière les différents points de vue présents dans les soins de santé. Valerie Storms vit avec une maladie chronique et expérimente, en tant que patiente, à quel point l’innovation peut changer une vie. Pedro Facon (INAMI) représentait l’administration de la santé et Christophe Mouton (AZ Maria Middelares) le secteur hospitalier. Pour le medtech, Dokus Mertens (Siemens Healthineers BeLux) participait au débat et, pour le volet consultance, Mikah Edwin Nuilondea (PwC Belgium).
Quelques citations issues du débat :
« Les données et l’IA me permettent de mieux comprendre ma maladie et me donnent davantage de contrôle sur ma vie, ce qui me rend moins dépendante du prestataire de soins en face de moi. » (Valerie Storms)
« L’IA suscite des résistances, surtout lorsque les soignants craignent qu’elle ne prenne leur travail. Construire la confiance est donc essentiel. » (Dokus Mertens)
« Enregistrement et partage des données : nous sommes sur la bonne voie, mais il reste encore beaucoup de travail. Les projets pilotes ne manquent pas, mais trop peu sont mis à l’échelle. » (Pedro Facon)
Pas encore toutes les réponses, mais déjà les bonnes questions
Après le débat, Nick Marly, conseiller au cabinet de la Santé publique, a posé plusieurs questions importantes :
À quoi ressemblera bientôt le travail du médecin ?
Qu’en est-il des personnes qui ne sont pas à l’aise avec la technologie ?
Devons-nous savoir en détail comment fonctionne l’IA avant de lui faire confiance ?
Toutes ces questions – et d’autres – ne peuvent pas encore recevoir de réponse aujourd’hui. Mais il est important qu’elles soient posées. « Avec beMedTech, nous sommes prêts à travailler avec vous sur l’avenir des soins de santé », a conclu le trésorier Alex Lefevre.
Merci à tous les membres, Connect Partners et parties prenantes présents. Merci aux intervenants et panélistes pour le partage généreux de leurs idées. Merci à PwC Belgium pour son hospitalité et à toute l’équipe beMedTech pour l’organisation.
Notez dès à présent la date dans votre agenda : notre prochaine assemblée générale aura lieu le jeudi 21 mai 2026.
October 15, 2024
Rethinking diabetes care: d’un événement éclairant à des idées lumineuses?
Comment faire en sorte que les patients atteints de diabète bénéficient pleinement des avancées technologiques ? Telle était la question au centre de l’événement " Rethinking diabetes care: from innovation to new care models " que nous avons organisé le 15 octobre, en collaboration avec E-Health Venture.
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Glucomètres, pompes à insuline, technologies de capteurs, apps médicales, outils de télésurveillance… : d’innombrables technologies médicales peuvent contribuer à améliorer la prise en charge du diabète. Mais les outils technologiques seuls ne suffisent pas. Pour exploiter pleinement leur potentiel, nous devons les intégrer dans des modèles de soins adaptés.
Comment mettre en place ce type de nouveau modèle de soins ? " En réunissant les différents acteurs des soins aux personnes diabétiques, en essayant de comprendre encore mieux le point de vue de chacun, puis en élaborant conjointement une nouvelle approche ", a souligné Sabrina Suetens, Managing Director de beMedTech. " Nous sommes donc ravis d’avoir organisé avec E-Health Venture cet événement qui a rassemblé de multiples intervenants. "
Au-delà du diabète
"Ce que nous faisons aujourd’hui va d’ailleurs bien au-delà de la prise en charge du diabète ", poursuit notre Managing Director. " Le nombre de personnes atteintes de maladies chroniques augmente fortement alors que le nombre de prestataires de soins stagne. Nous avons urgemment besoin de solutions qui permettent d’organiser davantage de soins chroniques, et de préférence des soins de meilleure qualité, avec le même nombre de soignants. Cela nécessite de développer des produits innovants, d’optimiser les processus et d’utiliser les données de santé plus efficacement. "
'Pour la plupart des start-up, le plus grand obstacle à l’heure actuelle réside dans le passage de l’innovation à l’adoption et à l’intégration effectives dans les systèmes de soins de santé. '
Erlend Debast, CEO d’E-Health Venture, incubateur dans le domaine de la santé numérique, est tout à fait d’accord. L’entreprise basée à Anderlecht se concentre sur la " période post-pilote ". "Pour la plupart des start-up, le plus grand obstacle à l’heure actuelle réside dans le passage de l’innovation à l’adoption et à l’intégration effectives dans les systèmes de soins de santé ", explique-t-il. " Une entreprise ne peut pas à elle seule forcer ce genre de percée. Il s’agit de créer une valeur commune bottom-up en collaboration avec les patients, le personnel et les établissements de soins. "
Moins de 50% des patients sont connus
Le Prof. Dr Frank Nobels (hôpital Onze-Lieve-Vrouw à Alost et KU Leuven) a partagé son rêve d’un registre national des données sur le diabète. " Une politique solidement étayée, l’amélioration de la qualité des soins, les applications cliniques et de recherche ainsi que l’autonomisation des patients reposent sur des données de qualité ", estime Frank Nobels. " Nous disposons actuellement de nombreuses sources de données en Belgique, mais elles ne sont pas ou pas suffisamment reliées entre elles. "
Avec le Nationella Diabetes Registret et le programme Diabetes Audit and Research Tayside, la Suède et l’Écosse démontrent ce qu’il est possible de faire quand on combine intelligemment les données. Frank Nobels : "Ces pays ont une idée plus précise des causes et des conséquences du diabète et de l’impact des soins, ce qui leur permet d’intervenir de manière plus ciblée. "
'Une requête dans les DPI nous permet d’identifier les patients qui sont vraisemblablement diabétiques, après quoi le médecin généraliste peut procéder à des contrôles ciblés. '
Ce genre d’initiative est aussi possible en Belgique. " Plusieurs initiatives prometteuses sont en cours en matière de données. Mais les données sources doivent être de bonne qualité, et c’est là que le bât blesse trop souvent. Nous connaissons actuellement moins de 50 % des personnes atteintes de diabète ", explique Frank Nobels.
" Comment résoudre ce problème ? En lançant, par exemple, une requête dans les DPI pour identifier les patients vraisemblablement diabétiques, puis en demandant aux médecins généralistes de confirmer ou d’infirmer officiellement le diagnostic. "
Pitchs : de la prévention et des pharmaciens à la photonique et à l’IA
Cinq entreprises ont pu présenter leur solution au public, qui jouait le rôle de jury. Une note accordée sur la base de quatre critères (*) a permis d’établir le classement suivant :
OneTwo Analytics : Entreprise suédoise fondée en 2019. Elle utilise des modèles entraînés par l’IA pour interpréter les données de mesure du glucose en continu (CGM). Les prestataires de soins peuvent consulter les données et leur interprétation dans un rapport tandis que les patients reçoivent un feed-back quotidien via une app.
moveUP : Entreprise belge fondée en 2015. Elle offre aux patients diabétiques et aux prestataires de soins un aperçu en temps réel des paramètres pertinents, et déclenche une alarme quand des valeurs nécessitent une attention particulière. Elle mise sur l’interopérabilité avec les logiciels des hôpitaux et des médecins généralistes.
Greenhabit : Entreprise néerlandaise fondée en 2018. Elle se concentre sur la prévention du diabète de type 2. Elle utilise la thérapie cognitivo-comportementale en ligne pour identifier les causes des comportements nocifs pour la santé et les traiter progressivement dans le cadre d’une approche intégrée.
Indigo : Entreprise belge fondée en 2016, en tant que spin-off de l’UGent et de l’imec. Elle met au point un capteur capable de mesurer et de surveiller différents biomarqueurs (glycémie, cétones, lactate…) grâce à la technologie photonique. Le capteur serait implanté en sous-cutané.
Salvus : Entreprise belge fondée en 2020. Elle élabore une plateforme qui permet aux pharmaciens d’accompagner les patients de manière proactive. Ceux-ci peuvent passer un test qui prédit le risque de diabète. Les pharmaciens peuvent ainsi suivre activement les personnes qui présentent un risque accru.
(*) Besoin réel, faisabilité de la mise en œuvre, évolutivité, soutien aux patients et/ou aux prestataires de soins.
CGM et diabète de type 2
Le Prof. Dr Laurent Crenier (Hôpital Erasme et H.U.B.) s’est penché sur le suivi du glucose en continu, ou CGM (continuous glucose monitoring). Les avantages pour les patients atteints de diabète de type 1 sont évidents : le CGM permet de mieux contrôler la glycémie et de réduire les hyper- et hypoglycémies par rapport à l’autosurveillance par prélèvement d’une goutte de sang au bout du doigt. Cette technologie sauve littéralement des vies. Il est donc logique qu’elle soit largement utilisée en cas de diabète de type 1 (81 % des patients en Belgique) et qu’elle soit entièrement remboursée.
La situation est différente pour le diabète de type 2. Le CGM n’est utilisé que chez 3 % des patients et n’est que partiellement remboursé (et encore, pas pour tous les patients). Le CGM n’offre-t-il donc aucun avantage pour le diabète de type 2 ? "Si, mais le tableau est nuancé ", répond le Prof. Dr Crenier. " Le diabète de type 2 est une pathologie très hétérogène pour lequel plusieurs sous-types, ou "endotype" du diabète de type 2 ont été décrits. Et, selon l’endotype, les solutions telles que le CGM pourraient bénéficier de différentes manières aux patients. "
' La technologie médicale peut devenir un catalyseur de la médecine de précision. '
Un problème vient du fait que ces différents endotypes du diabète de type 2 ne sont pas définis assez clairement. Le CGM pourrait contribuer à pallier cette lacune : en collectant des données de glycémie issues des CGM, en les reliant aux résultats cliniques des traitements et en les interprétant à l’aide de l’IA, nous pourrions délimiter plus efficacement des sous-groupes au sein du diabète de type 2 et déterminer plus précisément quelle technologie est efficace pour quel type de patient. " La technologie médicale devient ainsi un catalyseur de la médecine de précision ", explique le Prof. Dr Crenier.
C’est aussi important pour le budget des soins de santé. "Des centaines de milliers de Belges souffrent de diabète de type 2. L’utilisation de la technologie pour des patients aussi nombreux coûte cher à la société. Mieux vaut donc intervenir avec le plus de précision possible. "
Les QALY coûtent (trop) cher
Troisième et dernier orateur à prendre la parole : Dorien Vandormael (i-mens). Elle a présenté les conclusions de la première étude clinique consacrée au parcours de soins hybride pour le diabète de type 2 et s’est penchée plus avant sur l’étude de suivi qui a récemment débuté, avec le concours de deux membres de beMedTech.
La première étude a livré des résultats prometteurs. Les patients ont perdu en moyenne 2 kg et 2 cm de tour de taille. Quelque 90 % ont déclaré préférer le suivi hybride. Et si l’on suivait des patients diabétiques pendant 22 ans, ils gagneraient en moyenne 6 années en bonne santé (Quality-Adjusted Life Years ou QALY).
'Nous devons oser laisser le patient tranquille tant que les données ne s’y opposent pas. '
"Nous sommes clairement sur la bonne voie, mais des ajustements s’imposent ", estime Dorien Vandormael. " Par exemple, la première étude n’a pas montré de diminution significative de la glycémie moyenne sur 9 mois. Le prix par QALY était, en outre, beaucoup trop élevé : près de 111 000 euros, alors que la référence est fixée à 45 000 euros en Belgique. "
"Pour changer la donne, il faut encore réduire le nombre d’interventions humaines. Nous devons oser laisser le patient tranquille tant que les données ne s’y opposent pas. Nous devons, par ailleurs, envisager des moyens intelligents de maîtriser le coût de la technologie. Je pense par exemple à des tableaux de bord de données qui peuvent être déployés à grande échelle et qui permettent aux prestataires de soins de surveiller simultanément plusieurs pathologies. Ce serait plus efficace qu’avoir une plateforme distincte pour chaque maladie. "
Stress émotionnel
Clara Debelle est parvenue à rendre concret un concept aussi théorique que les QALY. Pas au titre de Senior Associate Life Sciences chez PwC, mais au titre de patiente. On lui a diagnostiqué un diabète il y a quelques années, lors d’un examen de routine. Elle ne présentait pourtant aucun symptôme de la maladie. Le diabète s’était déclenché à la suite d’un stress émotionnel provoqué par le décès soudain de son père et tous les défis qui s’en sont suivis
Son diabète est aujourd’hui sous contrôle, mais cela lui demande beaucoup d’efforts. " Je lance un appel aux prestataires de soins : basez réellement le programme de soins sur le patient. Celui-ci se sentira beaucoup mieux. C’est d’ailleurs le meilleur moyen d’induire un véritable changement. "
Formation aux technologies de la santé
Yannis Bakhouche, médecin généraliste à Saint-Gilles, président de la section locale du MR dans cette même commune et conseiller santé auprès de Georges-Louis Bouchez, a clôturé la partie " contenu " de l’après-midi en présentant sa vision de la prise en charge du diabète et d’autres maladies chroniques.
Que retenir de son intervention ? Nous avons besoin de la technologie pour faire face à l’augmentation des maladies chroniques (Yannis Bakhouche donne des cours dans le cadre de la formation en technologies de la santé de la haute école EPHEC). Par ailleurs, il ne faut pas avoir peur de déléguer des tâches (ce n’était peut-être pas voulu, mais ce point fait écho au projet de Salvus, voir encadré). Enfin, il faut aborder les maladies chroniques dans leur globalité, en tenant compte, notamment, de la vulnérabilité socio-économique.
'L’obtention des meilleurs soins ne doit pas dépendre de vos connaissances ou de vos relations. '
Alexander Alonso, président du conseil d’administration de beMedTech et General Manager de BD Benelux, a assuré la transition avec la réception de clôture. Il a évoqué la méningite bactérienne que son fils a contractée à l’âge de 3 ans.
'Il a pu bénéficier des meilleurs soins grâce à mes connaissances du secteur et aux nombreuses relations professionnelles que j’avais à l’époque ", se rappelle Alexander. "Mais la prise en charge ne devrait pas dépendre de ces facteurs. Tout le monde en Belgique mérite d’avoir accès aux meilleurs soins. Nous devons continuer à y travailler chaque jour, tous ensemble. Let’s move the needle together. "
La conclusion parfaite d’un programme riche en contenu et l’introduction idéale à un moment de réseautage éclairant. L’événement aura-t-il jeté les bases d’idées lumineuses et de nouvelles collaborations ? Espérons-le !
January 17, 2024
Changement dans la gestion de beMedTech
Sabrina Suetens sera bientôt la nouvelle directrice générale beMedTech. Elle succèdera à Marnix Denys, qui a dirigé la fédération au cours des sept dernières années et demie. Sabrina Suetens entrera en fonction le 1er février 2024.
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Sabrina Suetens succédera prochainement à Marnix Denys, qui était directeur général de la fédération depuis octobre 2016. De mai 2019 à août 2023, elle a travaillé pour Mölnlycke, où elle a occupé différents postes de direction. Jusqu'à la fin de l'année dernière, elle était également membre de l’organe d’administration de beMedTech.
‘Un élément important de la solution’
« Je tiens tout d'abord à remercier Marnix pour son engagement sans faille en tant que directeur général au cours des sept dernières années et demie », déclare Alexander Alonso (BD Benelux), président de l’organe d’administration de beMedTech.
« Marnix a contribué à faire connaître la technologie médicale comme un élément important de la solution aux défis auxquels est confronté notre système de soins de santé. Tout au long de son parcours, il a noué des relations durables avec les différentes administrations de la santé de notre pays et avec les représentants des patients, des prestataires de soins de santé et des établissements de santé. »
« Sabrina Suetens et son équipe continueront de construire sur ces fondations », a poursuivi Alonso. « Nous sommes convaincus qu'elle contribuera à renforcer le rôle des technologies médicales dans notre système de santé, en consultation constructive avec toutes les parties prenantes du secteur. »
Année électorale
Avec les élections prévues, 2024 sera une année très importante pour l'avenir des soins de santé belges, comme le sait Alonso. « Avec tous les autres acteurs du secteur, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que les soins de santé figurent en bonne place dans l'agenda politique. Car la Belgique mérite des soins de santé de la meilleure qualité possible. »
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